Pour la deuxième année consécutive, la Coupe d’Europe du 10.000 mètres se déroulait en Bretagne, et plus précisément sur la piste du stade Chasseboeuf de Pacé (Ille-et-Vilaine), ce samedi 3 juin.
Dans une course féminine dominée par la favorite, l’Allemande Alina Reh (32’15’’47), vainqueure devant l’Ukrainienne Valeriia Zinenko (32’29’’81), le public a vibré jusqu’à la fin, derrière Mekdes Woldu, première Française de la compétition en 32’37’’52. Après être restée confortablement installée dans le peloton de tête, la recordwoman de France du semi-marathon (1h08’’27) a tenté une brutale accélération à l’entame des 300 derniers mètres. A la bagarre jusqu’au bout avec l’Allemande Domenika Mayer, Woldu échouait finalement au pied du podium.
Reh, Mayer, accompagnées d’Eva Dieterich, permettent à l’Allemagne de conserver leur titre par équipes chez les féminines. L’Espagne et l’Ukraine, dans cet ordre, complètent le podium. La France termine 6e.
Côté messieurs, les Français ont, une fois de plus, montré un beau visage. Si la médaille d’or, qu’ils portaient fièrement autour du cou depuis deux ans, est finalement revenue aux Israéliens, les Bleus ont tout de même décroché une honorable troisième place, précédés de la squadra italienne sur la deuxième marche du podium. Côté individuel, Valentin Gondouin a confirmé sa bonne forme du moment, en signant un chrono de 28’20’’78. De quoi permettre au champion de France de la distance de terminer à une jolie sixième place. Loin devant, la victoire s’est jouée entre l’Italien Yemaneberhan Crippa et l’Israélien Tadesse Getahon. Au terme d’un sprint final effréné, Crippa obtenait le dernier mot en individuel. Insuffisant toutefois pour priver l’Israël du titre continental. L’Italie termine deuxième ; la France de Gondouin, Mehdi Frère et Félix Bour, troisième.
Rendez-vous en 2024, toujours sur la piste de Pacé, pour la dernière coupe d’Europe de la spécialité avant les Jeux de Paris… L’enjeu ne manquera pas entre les prétendants à l’Olympe…
Mélanie Allier
Ma course était beaucoup plus compliquée que celle des championnats de France. Je passe plus vite parce que je pensais pouvoir faire moins de 33. Je passe en 16’20 au 5 000 m, et après j’explose complètement. Je n’ai jamais réussi à trouver une foulée adaptée donc c’était un peu compliqué aujourd’hui. Je n’ai pas réussi à me mettre dedans. L’objectif était de faire la meilleur place possible pour l’équipe de France. J’honorais ma deuxième sélection, après les cross à Turin. Je voulais prendre de l’expérience et essayer faire un bon chrono, j’ai pris de l’expérience mais le chrono, on viendra le chercher une prochaine fois. J’ai tout donné ce que j’ai pu pour faire la meilleure place, je m’attendais à mieux mais bon. J’ai été pas mal sur les premiers kilomètres, je met pas mal d’à coups et c’est peut être pour ça aussi que j’ai du mal à trouver une foulée, je me suis fait un peu mal aux jambes. A partir du 5è, je commençais vraiment à sentir que j’étais moins bien.
Mekdes Woldu
Je souhaitais avoir une médaille mais c’est comme ça, c’est la compétition. Ce n’est pas passé aujourd’hui, mais j’espère que ça va le faire une autre fois ! Avec le vent, j’ai hésité à partir avec le peloton de devant, mais je me suis dit que ça allait être un peu compliqué car je ne savait pas comment j’avais récupéré après le marathon. Mais je pense que j’ai bien fait de rester derrière, je ne regrette pas de m’être placée derrière, mais je suis quand même très déçue de ne pas avoir eu de médailles. Je remonte petit à petit, l’année dernière j’étais 6è, cette année 4è, j’espère que ça va le faire pour l’année prochaine !
Minima marathon : Je suis plus libérée qu’avant, car j’ai quand même les minima pour les JO. Mais je vais quand même essayer de me qualifier pour les championnats du monde sur 10 000 m. Je suis encore un peu loin du record de France, mais je pense que c’est dans toutes les têtes des athlètes d’avoir un record de France, et j’espère que je vais réussir à le faire un jour.
Félix Bour
Je n’étais pas dans un grand jour. La saison commence à être longue avec les France de cross, les France de 10 kms, les France de 10 000 m, et là on termine sur la Coupe d’Europe. Je ne savais pas trop dans quel état j’allais être, malheureusement je n’étais pas dans un grand jour, j’ai essayé de m’accrocher pour rapporter le plus de points à l’équipe de France, pour essayer de monter sur la boite par équipe car c’est une petite tradition maintenant. Je ne sais pas si c’est moi qui ait trouvé un second souffle ou si ça ralentissait devant, mais je me suis vraiment arraché dans les deux derniers tours pour gratter un maximum de places, de battre des espagnols, des italiens, des israéliens, même s’ils étaient un peu loin malheureusement.
Les conditions étaient quand même assez bonnes, il y avait de la densité, on se faisait bousculer dans tous les sens, ce n’était pas évident. Ça ressemblait un peu à un cross par moment. Après ce sont les courses de championnats, c’est tactique, il faut savoir se placer. J’ai pris la décision de rester à l’intérieur, forcément tu prends plus de coups.
Mehdi Frère
Je pense que le 10 000 m est plus dur que le semi marathon. Maintenant je suis un routard, et la piste, il faut sortir de sa zone de confort est c’est un peu compliqué. Mais bon, on a pris du plaisir, avec le public c’était une course superbe. C’était très excitant de courir avec un champion d’Europe comme Yeman Crippa. C’était que du kiffe, c’était douloureux mais on a kiffé. Il avait demandé à ralentir l’allure de la wavelight, donc on s’est dit que ça n’allait pas courir très vite. Effectivement, il n’avait pas l’intention d’aller devant, pas l’intention de mener. C’était vraiment une course de championnat, on s’était plus préparé pour une course au train, rapide. C’est un humain comme un autre, on essaie de le battre quand même. Il nous a eu aujourd’hui, mais à charge de revanche !
Il nous manquait peut être un leader comme Jimmy pour aller chercher un meilleur résultat, mais avec l’équipe qu’on avait, qui était assez dense et qui avait surtout les crocs, on avait forcément les armes pour aller sur le podium. On ne va pas être déçus, ce sont des grosses équipes devant. Troisième, on s’en contentera aujourd’hui, même si l’année prochaine on reviendra pour essayer de regagner le titre. On a un super niveau assez homogène, et on s’était dit avant « les gars il faut aller devant, il faut être ambitieux, c’est une course pour nous, on est double champions en titre, donc il faut aller se battre devant avec les autres, il ne fallait pas avoir de complexes ! »
Il faut juste donner le meilleur de soi-même et accepter de souffrir. Avec le public qui nous pousse, ce n’est que du bonheur, il faut profiter de ce genre d’instants.
Valentin Gondouin
Je ne sais pas si c’est moi le patron de l’équipe de France, mais en tout cas je suis content de confirmer après le titre de champion de France. J’avais à cœur de bien performer aujourd’hui. C’était une course de championnats, le chrono n’est pas forcément là. Mais terminer 6è de cette coupe d’Europe, c’est une vraie satisfaction. Dans le meilleur des cas, je m’étais dit avant la course qu’un top 10 ça serait vraiment pas mal. Donc là, une sixième place, je suis vraiment très satisfait.
J’ai toujours été bien placé, je n’ai pris aucun relais, même si au début j’étais en tête mais je n’ai pas couru du tout, ce n’était pas à moi de le faire. Je suis resté caché, j’ai toujours essayé de coller. Des fois je prenais 5/6 mètres, et le fait que personne ne voulait prendre le rythme, ça me permettait de recoller, ça m’a beaucoup aidé. Quand j’ai vu qu’il restait six/sept tours et qu’on était plus que huit/dix, je me suis dit « il ne faut pas lâcher », c’est dans la tête ! Devant moi je voyais Fabien, Etienne et Mehdi, je voyais qu’en équipe on était pas mal. Et après ça s’est joué dans les derniers tours. On montre encore qu’on est une bonne nation sur le 10 000 m, c’est une satisfaction pour toute l’équipe de France.
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